Dans une courbe à très
basse vitesse, les efforts latéraux sur les pneus sont négligeables, et le
roulis quasiment nul. La condition de
non-glissement des roues implique que les roues directrices doivent être
braquées d'un angle différent selon
qu'il s'agit de la roue intérieure ou de la roue extérieure. C'est l'épure de Jeantaud (ou d'Ackermann pour les
anglo-saxons), qui dit, pour simplifier, que le point de centre doit se situer au niveau de l'axe de l'essieu
arrière :
L'angle aL qui satisfait la condition de non-glissement est appelé angle de
Langensperger. En pratique, la différence de
braquage réelle n'est pas strictement égale à aL.Les points milieu de chaque essieu parcourent un cercle de rayon différent, ce qui justifie la
présence d'un différentiel central pour les véhicules à quatre roues motrices.
On a à basse vitesse, pour des angles de
glissement nuls :
Rav2 = Rar2 +
L2
où L est l'empattement.
On appelle angle cinématique de braquage l'angle
moyen :
acin = arctan (L/Rar) ~ arctan (L/R)
~ L/R
Lorsque la vitesse
augmente, des angles de glissement
apparaissent, et le centre instantané de
rotation se déplace vers l'avant. Rav devient égal à Rar
lorsque C a avancé d'un demi-empattement.
Braquages induits par
la géométrie de suspension
On utilise souvent, pour
les braquages induits par le rebond, un modèle quadratique fonction du
débattement zreb :
areb = kreb1 z + kreb2 z2
Dans le cas d'une
suspension à triangles superposés, la biellette de
direction doit pivoter autour d'un point théorique qui dépend de la géométrie des triangles. Du fait des
incertitudes de fabrication, ou si le
point théorique n'a pas été recherché dès la conception, un décalage en hauteur
ou en longueur entre ce point théorique et le point réel est la cause de ces coefficients kreb1 et kreb2.
On a
kreb1 = dH / (LbielLl)
où dH est le
décalage en hauteur, Lbiel la longueur de
la biellette, Ll la "composante longitudinale" de la longueur de
la biellette,
kreb2 = dL / (2LlLideal2)
où dL est le
décalage en longueur, et Lideal la longueur idéale de la biellette.
Les braquages induits par
le roulis sont considérés comme fonction linéaire de
l'angle de
roulis :
aroul = kroul \phi
Pour une suspension
indépendante, kroul est étroitement lié à kreb, mais est
également influencé par la largeur des voies.
Ces angles de braquage se superposent à la pince
"statique" définie d'origine. De
la pince à l'arrière peut augmenter notablement le sous-virage. A l'avant,
alors qu'on pourrait s'attendre au contraire, une pince non excessive augmente
également le sous-virage, et améliore la sensation au volant. Mais les réglages
de pince sont souvent commandés par des
impératifs d'usure. On met généralement un peu d'ouverture sur le train avant
des tractions, de manière à ce que
l'effort de traction ramène la roue en
ligne en roulage normal. Et inversement, la pince est préférée sur les roues
non-motrices.
Les angles de carrossage sont également influencés par
le rebond et le roulis, et on peut définir les coefficients de proportionnalité correspondants.
A l'arrière, il n'y a pas
de braquage induit par le rebond dans
le cas d'un "vrai" essieu à bras tirés. Mais il peut devenir
considérable dans le cas d'un essieu à bras tirés inclinés, et dépend de l'angle
entre le pivot du bras et la ligne médiane du véhicule.
Angles de braquage induits par la flexibilité des
éléments de suspension
On décompose généralement
la sensibilité des angles de braquage
et de carrossage en plusieurs termes
dépendant chacun d'une composante des efforts à la roue. Les termes
prépondérants viennent des contributions de
l'effort latéral et du moment d'auto-alignement.
Ces effets sont
évidemment bien plus importants sur des voitures de
tourisme que sur des véhicules de
compétition, car les exigences de
confort et d'absorption amènent à utiliser des liaisons particulièrement
souples.